31.01.2022
Le séminaire Du dialogue au poly-logos, un voyage relationnel sur l’identité, le consensus, la collaboration
Par Chiara Galbersanini (Institut universitaire Sophia)
Le séminaire « Du dialogue au poly-logos. Méditerranée et au-delà. Un parcours relationnel sur l’identité, le consensus, la collaboration » organisé par Sophia Global Studies (SGS) en collaboration avec plusieurs réalités et centres d’études qui travaillent dans le domaine du dialogue (le réseau NetOne, le groupe éditorial Città Nuova, le centre international MPPU, le projet Dialop, le centre international pour le dialogue interreligieux Giorgio La Pira du Mouvement des Focolari, le réseau Sophia pour l’Europe de l’Est, le département de philosophie, sciences sociales, humaines et éducatives et le centre international de recherche sur l’être humain de l’université de Perugia.
Le séminaire, qui s’inscrivait dans le cadre de la préparation de la grande rencontre des évêques des Églises de la Méditerranée et des maires de la Méditerranée du 23 au 27 février à Florence, a été le résultat d’un processus entamé il y a environ un an avec des professeurs de différentes disciplines et des experts ayant déjà eu une expérience de dialogue sur plusieurs fronts, afin de s’interroger et de débattre sur le thème : » Quelle est la nature du dialogue, s’il peut être défini ? S’agit-il d’un mode d’action communicatif ou cela implique-t-il quelque chose d’autre ? Quand peut-il être défini comme un processus dynamique, capable de produire des effets transformateurs ? ». Et encore : « Est-il suffisant de parler de dialogue ou, dans un monde pluriel et complexe, serait-il plus approprié de parler de poly-logue ou de poly-logos, un concept que nous trouvons chez le sociologue Bauman et qui met en évidence les différents niveaux et du dialogue lui-même et la multiplicité des vérités humaines ? ».
Les trois jours ont été divisés en sessions théoriques, études de cas et tables rondes, auxquelles ont participé quelque 70 étudiants, doctorants et professionnels.
Les tables rondes ont élargi le dialogue à la participation d’experts et de professeurs internationaux, dont le professeur Fadi Chehadé, ancien directeur de l’Icann, le Dr Vinu Aram, président du Shanti Ashram Centre of India, le professeur Russell Pearce de l’université Fordham de New York, expert du dialogue entre Israël et la Palestine, pour un regard sur le contexte politique méditerranéen et international, et le professeur Massimiliano Marianelli, professeur de philosophie à Perugia.
Il est apparu clairement combien de fois – tant dans la recherche théorique que surtout dans la pratique – on fait référence et on utilise une conception faible du dialogue, dans laquelle celui-ci est compris comme une méthode pacifique pour trouver un terrain d’entente, une sorte de « plus petit dénominateur commun » pour éviter le conflit ou le dissimuler. Une conception qui, aujourd’hui, est insuffisante et en crise. En effet, nous évoluons non seulement dans des domaines souvent polarisés, mais aussi dans des domaines très complexes, caractérisant des phénomènes, tant à l’échelle locale que mondiale, dans lesquels le niveau d’interconnexion semble très élevé et la diversité est désormais inscrite.
Les contributions et l’analyse des études de cas ont mis en évidence comment le conflit de visions, en soi, ne constitue pas un obstacle insurmontable à la compréhension, dans la mesure où il représente l’expression d’un pluralisme d’idées et de pratiques.
Le séminaire s’est conclu sur la conscience que le chemin parcouru jusqu’à présent demande à être poursuivi, à la fois pour promouvoir une cohésion relationnelle et planificatrice toujours plus grande dans la société contemporaine, dans ses différents niveaux d’articulation (inter-personnel, social, politique ; local, national, global), mais aussi pour ouvrir d’autres voies d’approfondissement et de partage, en imaginant des domaines d’application, des modèles et des scénarios inédits d’une approche multi-dialogique dans l’action sociale, théologique, communicative et politique.